Revue de littérature #1

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Rapport sur les communs numériques

Communiqué de presse conjoint du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et du ministère de l'Économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique (24 juin 2022).

Le rapport résulte du travail mené par 19 États membres (l'Allemagne, la Belgique, la Croatie, le Danemark, l'Espagne, l'Estonie, la Finlande, l'Irlande, l'Italie, la Lettonie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République Tchèque, la Slovénie, la Suède) et la Commission européenne.

Les auteurs de ce rapport, réunis à huit reprises depuis février, ont largement consulté les experts européens de la société civile en la matière. Ces échanges ont permis d'aborder l'ensemble des enjeux liés aux communs numériques, notamment les bonnes pratiques en matière de soutien aux communs numériques et à l'écosystème « open source », afin d'élaborer des recommandations aux États membres et à la Commission européenne.

Le rapport a formulé quatre propositions clés :

  • la création d'un guichet unique européen pour orienter les communautés vers les financements et aides publiques adéquats ;
  • le lancement d'un appel à projet pour déployer rapidement une aide financière aux communs les plus stratégiques ;
  • la création d'une fondation européenne pour les communs numériques, avec une gouvernance partagée entre les États, la Commission européenne et les communautés des communs numériques ;
  • la mise en place du principe « communs numériques par défaut » dans le développement des outils numériques des administrations publiques.

https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-numerique/actualites-et-evenements/article/le-rapport-sur-les-communs-numeriques-un-levier-essentiel-pour-la-souverainete

    Urgence écologique : « Les élites ont les clés du pouvoir, c’est à elles de montrer le chemin de la sobriété »

    Diplômé d'HEC en 2010, Jean-Philippe Decka publie le 21 septembre le Courage de renoncer, aux éditions Payot. Le livre va s'appuyer notamment sur les témoignages d'anciens élèves de grandes écoles de commerce et d'ingénieurs qui ont choisi de rompre avec le système socio-économique actuel. Ces témoignages ont été recueillis pour son podcast *Ozé.*

    "Beaucoup veulent sortir de la « dissonance cognitive », cesser de « nuire » à cause de l'impact délétère de leur emploi. En plus de cela, la promesse d'une bonne qualité de vie en suivant le chemin tout tracé n'est plus tenue pour les jeunes élites, elles aussi frappées aujourd'hui par l'inflation, la stagnation des salaires et le chômage, même si elles ne sont pas les plus à plaindre... Tous ces facteurs s'accumulent et finissent par provoquer le déclic responsable du changement de vie professionnelle." "Ils sont sortis de l'idée d'« ambition », de la « start-up nation » qui demande de croître toujours plus et plus vite, de vendre toujours plus."

    "La plupart des acteurs du changement que j'ai rencontrés ont entre 35 et 45 ans, certains ont 60 ans et les jeunes diplômés sont relativement peu nombreux." Le coup de projecteur médiatique sur une minorité de jeunes diplômés engagés agace et effraie l'auteur.

    "Parce que cantonner ce mouvement à des jeunes qui se révoltent car ils ont peur pour leur avenir, cela minimise son ampleur, sa profondeur. Surtout, cela permet à une grosse partie de la population de se dédouaner et de justifier l'absence d'action écologique majeure, puisque « les jeunes s'en occuperont plus tard »... Or nous ne pouvons pas attendre, c'est bien aux élites actuellement aux commandes de faire bouger les lignes et de construire un monde plus durable."

    https://www.liberation.fr/environnement/urgence-ecologique-les-elites-ont-les-cles-du-pouvoir-cest-a-elles-de-montrer-le-chemin-de-la-sobriete-20220701_7N7WX3P7RJAG7E6VGSJBO7KBME/

    Open science

    L'université Paris Saclay s'engage à ouvrir un maximum les données de recherche. Cela va dans le sens de la généralisation de l'accès ouvert aux publications et l'ouverture des données de la recherche. Le Ministère de l'Enseignement et la recherche a annoncé en 2021 un deuxième Plan national pour la science ouverte d'ici à 2024.

    Cet enjeu d'ouverture de données passe notamment par la formation, la formation des chercheurs et des doctorants. Au sein de Paris-Saclay, 75 % des articles scientifiques produits en 2020 sont accessibles gratuitement sur Internet et l'université souhaite arriver à 100 % dans les années à venir.

    Rappel : En France, la communauté scientifique se regroupe au sein du système national HAL, une archive pluridisciplinaire ouverte où tous les articles publiés dans une revue payante sont copiés afin d'être accessibles gratuitement

    https://edtechactu.com/digital-learning/luniversite-paris-saclay-sengage-dans-louverture-de-la-science/

    Quels modèles pour une économie au service de la sobriété ?

    Article d'un dossier spécial « Transition écologique et sobriété », réalisé en partenariat avec l'ADEME (Agence de la Transition Écologique). Auteur Clément Fournier - Rédacteur en chef Youmatter

    Economie de sobriété
    Il est urgent de faire la transition vers de nouveaux modèles économiques permettant de viser une économie plus sobre, c'est-à-dire une économie capable de répondre de façon plus juste à nos besoins, en produisant moins et en utilisant à la fois moins de ressources et moins d'énergie. 

    Plutôt que de chercher à produire et vendre plus, l'économie de la sobriété doit inciter à produire et vendre moins mais mieux, de meilleure qualité, de façon à ce que nos besoins soient satisfaits sans empiéter sur les ressources ou les écosystèmes naturels.

    L'économie de la sobriété est donc difficilement compatible avec les modes de production linéaires actuels, fondés sur la logique produire, acheter, jeter, le tout à grands coups de marketing, pour pousser à la consommation, voire à la surconsommation.

    Sortir de la surconsommation
    Il y a celles qui tentent, par exemple, de mettre sur le marché des produits plus durables. Plus résistants, sans obsolescence programmée, conçus dans des matériaux à l'empreinte écologique plus faible, ces produits répondent à une demande croissante de consommation plus responsable. Bien souvent, ces produits sont plus chers à l'achat, ce qui les rend parfois inaccessibles aux consommateurs les moins aisés. L'enjeu pour une économie plus sobre, c'est de rendre ces produits accessibles au plus grand nombre, grâce à des politiques adaptées de justice sociale : politiques redistributives, lutte contre les inégalités, salaires décents, par exemple.

    Economie circulaire
    Parmi les modèles qui émergent, on peut aussi citer l'économie circulaire. L'économie circulaire vise à changer de paradigme par rapport à l'économie dite linéaire, en limitant le gaspillage des ressources et l'impact environnemental, et en augmentant l'efficacité à tous les stades de l'économie des produits. Au sens large, l'économie circulaire regroupe donc toutes les formes d'économie qui se structurent autour de boucles où les matières, les ressources, les déchets et l'énergie sont réutilisés au maximum pour éviter les gaspillages.

    Mais l'économie circulaire, ce n'est pas seulement le recyclage : il s'agit aussi d'agir dès la conception du produit, grâce à l'éco-conception, pour élaborer des objets ou des services conçus pour limiter les gaspillages.

    Economie de la fonctionnalité
    Parmi les piliers de l'économie de la sobriété et de l'économie circulaire, on parle également de plus en plus de l'économie de la fonctionnalité. Selon l'ADEMEl'économie de la fonctionnalité consiste à fournir aux entreprises, individus ou territoires, des solutions intégrées de services et de biens reposant sur la vente d'une performance d'usage ou d'un usage et non sur la simple vente de biens. Ces solutions doivent permettre une moindre consommation des ressources naturelles dans une perspective d'économie circulaire, un accroissement du bien-être des personnes et un développement économique.

    Concrètement, dans un modèle d'économie de la fonctionnalité, un client qui cherche à se déplacer n'achètera plus un véhicule, mais plutôt une capacité à pouvoir se déplacer facilement : voiture de location en libre service, vélo électrique à la demande, forfaits de transports... L'entreprise devient alors le garant de cette performance d'usage.

    L'économie de la fonctionnalité pourrait engendrer des transformations profondes dans les modes de production et de consommation : une consommation qui ne soit plus liée à la propriété individuelle et à la production matérielle systématique, le développement de compétences nouvelles (gouvernance coopérative, management coopératif), une extension des logiques de l'économie circulaire, de la réparation, mais aussi une nouvelle création et répartition de valeur, incluant ses dimensions sociales et environnementales.

    Economie collaborative
    L'économie collaborative peut aussi constituer un modèle servant la transition vers une économie plus sobre. L'économie collaborative regroupe les pratiques qui augmentent l'usage d'un bien ou d'un service, par le partage, l'échange, le troc, la vente ou la location de celui-ci, avec et entre particuliers.

    Bien-sûr, le modèle d'économie collaborative ne résout pas tout et peut s'accompagner de certains effets rebond. Par exemple, le covoiturage est intéressant du point de vue environnemental s'il permet à des usagers de grouper leurs trajets de proximité et évite le recours à plusieurs véhicules individuels. Mais s'il remplace des trajets qui auraient été effectués en train, il peut alors s'avérer finalement plus polluant que ce qu'il remplace.

    En règle générale, l'économie collaborative a tout son intérêt lorsqu'elle permet de faire des économies d'échelle dans les échanges de proximité. Et bien-sûr, pour avoir tout son sens dans la transition écologique et sociale, l'économie collaborative doit éviter de tomber dans les logiques de précarisation qui accompagnent souvent les modèles de l'économie collaborative uberisée.

    Émergence d'un nouveau paradigme économique
    Ce nouveau paragdime ne se focalise plus entièrement sur la production de richesses monétaires, mais sur la satisfaction des besoins de la société dans le respect des limites environnementales et du bien-être social, dans une logique de sobriété. Ces modèles nouveaux représentent des alternatives à la fois crédibles et inspirantes pour de nombreuses entreprises qui veulent se réaligner avec l'intérêt général et contribuer à la transition écologique et sociale. ll permettrait de réduire nos impacts environnementaux, tout en créant de nouveaux emplois et de nouvelles façons de produire et de vivre, plus en phase avec nos objectifs sociaux collectifs. Mais pour que ces nouvelles façons de produire prennent toute leur place dans la transition, il faudra prendre garde qu'ils ne soient pas dévoyés par les logiques habituelles du capitalisme contemporain, par les effets rebond.

    https://youmatter.world/fr/modeles-economiques-sobriete-fonctionnalite-circulaire/

    https://youmatter.world/fr/definition/effet-rebond-ecologie-definition-principe-exemples-solutions/

    Economie circulaire

    Article The conversation : Les modèles économiques circulaires pourraient permettre des économies annuelles estimées à 1000 milliards de dollars d'ici 2025. Auteur : Maria Figueroa-Armijos - Associate Professor of Entrepreneurship, EDHEC Business School.

    La croissance exponentielle de la consommation mondiale, associée aux ruptures de chaîne d'approvisionnement dues à la crise sanitaire, aux bouleversements climatiques, réglementaires ou des marchés, a rendu plus évident l'impératif de faire évoluer nos pratiques commerciales vers les principes de l'économie circulaire en circuit fermé.

    Nécessite de refondre en profondeur chacun de ses blocs constitutifs : les produits, les chaînes d'approvisionnement et les parcours clients. Créer une logistique renversée, des réseaux de collaboration répliqués dans les chaînes d'approvisionnement existantes et d'élaborer des parcours clients qui valorisent les produits circulaires.

    Malgré leur avantage concurrentiel durable certain, les modèles circulaires ne s'implantent cependant encore que dans des marchés de niche, ce qui signifie qu'ils bénéficient d'une part de marché plus faible par rapport aux modèles d'extraction traditionnels. En moyenne, les modèles économiques circulaires représentent environ 15 % de la production dans  tous les secteurs.

    Le plan d'action pour l'économie circulaire de l'UE adopté en 2020 dans le cadre du Pacte Vert européen introduit notamment des mesures comptant sur la participation des consommateurs, des entreprises et des citoyens selon un calendrier servant de prérequis pour devenir le premier continent climatiquement neutre d'ici à 2050.

    Malgré leurs promesses, les modèles économiques circulaires doivent en effet encore relever un défi de taille : briser les barrières culturelles et commerciales. D'une part, les consommateurs sont partiellement inconscients des enjeux ou peu disposés à changer leurs habitudes de consommation, surtout lorsqu'ils sont pressés ou ont un budget limité. D'autre part, les entreprises doivent arbitrer entre satisfaire les intérêts des actionnaires, supporter les investissements initiaux élevés dans la transformation des processus, développer de nouveaux partenariats et de nouvelles voies d'accès au marché et former leurs collaborateurs aux processus circulaires.

    Heureusement, le cumul de pression sociétale, d'intérêt politique et d'influence des investisseurs dessine une voie qui a peu de chances d'aboutir si elle suit un modèle d'économie linéaire.

    https://theconversation.com/economie-circulaire-comment-transformer-les-modeles-economiques-existants-184012