Revue de littérature #6

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Vidéo Le Monde : Les individus peuvent-ils sauver le climat grâce à la sobriété ?

Les individus peuvent-ils sauver le climat grâce à la sobriété ?

Les individus peuvent-ils sauver le climat grâce à la sobriété ?

Transcription

Transport, alimentation, consommation… nos activités quotidiennes consomment de l’énergie et produisent des gaz à effets de serre, trop.

En France, chaque individu émet en moyenne 10 tonnes d’équivalent CO2 par an. Pour atteindre les objectifs de neutralité carbone posés par les accords de Paris en 2015 et limiter l’impact sur le climat de la planète, il faudrait descendre à 2 tonnes par personne.

Ce qu’on entend beaucoup, c’est que nos gestes quotidiens pourraient aider à réduire cette empreinte carbone. Mais jusqu’où pouvons-nous aller ? Et est-ce suffisant ?

Rentrée 2022 : sous la pression des étudiants, l'enseignement supérieur passe (enfin) au vert

Article de Servane Duquenois, journaliste à l'ADN

La rentrée 2022 voit naître une flopée de programmes centrés sur les enjeux de transition dans les universités et les grandes écoles de tout le pays.

En 2022, le supérieur se met (vraiment) au vert
Le Manifeste pour un Réveil Écologique, signé par 30 000 étudiants en 2018 pour appeler les grandes écoles à prendre au sérieux la transition, a amorcé une lame de fond.
En février dernier, le rapport Jouzel, du nom du climatologue Jean Jouzel qui en est l’auteur, a été remis à la ministre de l’Enseignement Supérieur, avec un objectif ambitieux : former 100 % des étudiants de bac+2 à la transition écologique d’ici cinq ans.

Cette année, les initiatives se multiplient, à tel point qu’il est difficile d’en faire le tour, explique Christian Koenig. Ancien membre de l’administration de l’ESSEC, il fait partie de l’équipe du Campus de la Transition, une structure originale qui propose aux universités et aux grandes écoles de les aider à développer leurs formations sur la transition.

Proposer un cours sur le développement durable ne suffit plus
Les sollicitations que reçoit le Campus de la Transition ne sont pas seulement plus nombreuses, elles changent aussi de nature. Jusqu’ici, les établissements développaient quelques cours isolés ou des spécialisations à bac+4 ou bac+5. Or ce type d’initiative n’intéresse que des personnes déjà sensibles à la crise environnementale, et dépasse rarement quelques dizaines d’étudiants par an.

C'est bien l’enjeu de cette mue de l’enseignement supérieur : saupoudrer quelques cours de développement durable sur une formation ne suffit pas. Et l'idée fait son chemin parmi les personnels administratifs et enseignants.

C’est tout l’enseignement supérieur français qui, depuis quelques mois, se donne enfin les moyens de former les jeunes à la transition, en suivant l’exemple de pionniers qui expérimentent depuis des années.

Inertie, quand tu nous tiens
Bien sûr, il reste des réfractaires. L’impression de branle-bas de combat général ne doit pas nous faire oublier « la très grande inertie » qui persiste dans certaines écoles, reconnaît Christian Koenig.
Le Shift Project rappelait dans son rapport de 2019 que 76 % des formations du supérieur en France ne comportent aucun cours sur le climat… 

Si les classements changent, les écoles changent
Pour Christian Koenig, ce qui peut faire évoluer les écoles, notamment les écoles de management, ce sont les classements nationaux et internationaux, dont dépend leur réputation. Et cela tombe bien : depuis quelques années, ils sont nombreux à ajouter des critères environnementaux à leur grille d’évaluation. Le podium du sacro-saint classement des écoles de management a longtemps été la chasse gardée des « trois parisiennes » (HEC, ESSEC, ESCP). Mais en octobre 2021, le classement des écoles de commerce les plus engagées en matière d’écologie réalisé par Change NOW et Les Echos Start proposait un tout autre top 3 : ESCP, Montpellier Business School, EM Lyon. HEC ne figure même pas dans le top 15... Un coup de pression plutôt bienvenu.

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Greendata pour un impact maîtrise des données

Bertrand Keller, Chargé de la mise en conformité des démarches / référent accessibilité et numérique responsable chez Ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance, nous informe sur Linkedin d'un projet de référentiel pour le GreenData.

Ce référentiel est destiné à accompagner les organisations (collectivités territoriales, institutions, associations…) dans leur maîtrise de l’impact environnemental de la donnée. Il offre des pistes dans l’élaboration de plans d’actions pour un numérique responsable, sur son volet data. Il est conçu et proposé par OpenDataFrance et ses partenaires.

Ce guide s’adresse à un large public en relation avec les systèmes d’information tels administrateurs systèmes et réseaux, développeurs, acheteurs, mais aussi naturellement leurs usagers, les directions dites « métiers » et en premier lieu les décideurs. 

Le référentiel GreenData
Le post Linkedin de Bertrand Keller

Climat : le risque d’extinction de l’humanité « dangereusement inexploré »

Article de Hervé Kempf, rédacteur en chef de Reporterre.

Les scénarios de réchauffement terrestre supérieurs à 3 °C et leurs conséquences cataclysmiques doivent être plus étudiés, recommandent des scientifiques dans une étude parue le 1ᵉʳ août.

À l'heure actuelle, ce sujet est dangereusement sous-exploré. Pourtant, il existe de nombreuses raisons de penser que le changement climatique pourrait entraîner une catastrophe mondiale.

Dans leur article, les chercheurs observent que le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a peu étudié ce qui se passerait si le réchauffement climatique dépassait 3 °C par rapport à l’ère pré-industrielle. Le Giec se concentre en fait sur un réchauffement de 1,5 °C ou 2 °C.

« Cette prudence est compréhensible, estiment les chercheurs, mais elle n'est pas adaptée aux risques et aux dommages potentiels posés par le changement climatique. [...] Les enjeux sont trop importants pour s'abstenir d'examiner les scénarios à faible probabilité et à fort impact. La pandémie de Covid-19 a souligné la nécessité d'envisager et de se préparer à des risques mondiaux peu fréquents et à fort impact, ainsi qu'aux dangers systémiques qu'ils peuvent engendrer. »

Par ailleurs, on pourrait atteindre des seuils, ou points de bascule (tipping points) tels que se produiraient des effets irréversibles, s’enchaînant les uns autres, et s’amplifiant sans limitation possible. Les chercheurs citent ainsi la fonte de la glace arctique, le relâchement de carbone par la forêt amazonienne, la perte d’efficacité des puits de carbone tels que l’océan. Ils s’inquiètent même d’un enchaînement « tel que plusieurs éléments de basculement interagissent, le basculement d’un seuil augmentant la probabilité de basculement d’un autre seuil ».

Ne pas envisager le pire « est une folie fatale »

La question ne concerne évidemment pas que les écosystèmes. Les bouleversements climatiques pourraient provoquer d’autres catastrophes, telles que des guerres, des pandémies, des famines… Les chercheurs soulignent ainsi qu’aujourd’hui, seulement 0,8 % de la surface terrestre, et 30 millions de personnes, sont soumis à une température annuelle moyenne de plus de 29 °C ; mais que, selon le scénario moyen-haut d’émissions et de croissance démographique du Giec, environ 2 milliards de personnes devraient vivre en 2070 dans ces zones extrêmement chaudes.

En conclusion, les scientifiques recommandent de lancer un nouveau programme de recherche analysant les états extrêmes du système Terre, les phénomènes possibles de mortalité et de morbidité massives, les vulnérabilités des sociétés pouvant les conduire à l’effondrement ou à la guerre, les enchaînements possibles de catastrophes de diverses natures.

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Sobriété énergétique : est-ce vraiment utile d'éteindre la lumière ?

Article de Louis San - FranceInfo

Les publicités lumineuses, les bureaux qui restent allumés et les lampadaires dans la rue représentent-ils une source d'économies d'énergie ? Franceinfo s'est demandé si les éteindre était une idée lumineuse pour réduire la consommation française d'électricité. 

ll a sonné la "mobilisation générale"pour la "chasse au gaspillage énergétique". Lors de son interview du 14-Juillet, Emmanuel Macron a annoncé un"plan de sobriété". Objectif : faire en sorte que la France puisse traverser l'hiver sans coupure d'électricité alors que les pays de l'Union européenne se sont accordés mardi pour réduire de 15 % leur consommation de gaz – et donc leur dépendance à la Russie – en pleine guerre en Ukraine. "On va d'abord essayer de faire attention collectivement, le soir, aux éclairages, quand ils sont inutiles", a expliqué le président de la République.

Un levier symbolique pour la publicité lumineuse

Dans les gares, dans les couloirs du métro, dans les vitrines de commerces... Les écrans LCD publicitaires sont l'une des cibles des élus écologistes.
La députée écologiste Delphine Batho avait déposé, en février 2020, une proposition de loi sur "l'interdiction de toute forme de publicité numérique et lumineuse dans l'espace public". L'ancienne ministre de l'Ecologie dénonçait "une aberration"et une"consommation inutile d'électricité".

Mais quelle est la consommation réelle de ces dispositifs ? Selon un rapport de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), "un écran publicitaire LCD numérique de 2 m2 consomme 2 049 kWh par an, ce qui est proche de la consommation moyenne d'un ménage français pour l'éclairage et l'électroménager (2 350 kWh/an)". Combien d'écrans de ce type sont installés en France ? Aucun recensement exhaustif n'existe. En revanche, la SNCF en dénombre 1 574 dans ses gares. La compagnie ferroviaire affirme à franceinfo que 2 914 seront installés d'ici à 2031. Selon elle, "les écrans numériques 70-75 pouces consomment plus de deux fois moins aujourd'hui qu'il y a dix ans". 

De son côté, le gestionnaire du Réseau de transport d'électricité (RTE) classait en 2019 les panneaux publicitaires lumineux parmi les consommations "superflues". Dans un rapport de février 2022 (PDF), la réduction de ces écrans est toutefois présentée par RTE comme un "levier de sobriété" permettant de réaliser une économie de 0,5 TWh. Une miette au regard des 473 TWh de la consommation d'électricité globale en France en 2019, selon EDF.

"De manière plus anecdotique, la diminution de la publicité aura un impact sur les consommations énergétiques directement associées (écrans, affichages vidéo), ainsi que sur la consommation de biens au sens large."
RTE  dans un rapport de février 2022

En s'attaquant aux écrans publicitaires, la visée n'est donc pas forcément celle d'une économie d'énergie. Elle est aussi esthétique, politique, voire philosophique.

Un gain certain pour les lumières dans les bureaux et commerces

Il est encore fréquent, en France, de constater que des bureaux ou des commerces sont éclairés la nuit. Pourtant, la loi interdit ces éclairages nocturnes.

L'arrêté ministeriel de 2018 indique que "les éclairages de vitrines de magasins de commerce ou d'exposition sont éteints à 1 heure du matin au plus tard ou 1 heure après la cessation de l'activité si celle-ci est plus tardive et sont allumés à 7 heures du matin au plus tôt ou 1 heure avant le début de l'activité si celle-ci s'exerce plus tôt".

Ces éclairages maintenus la nuit ne sont pas le fruit d'actes délibérés mais de "méconnaissance", estime François Darsy, président de la commission éclairage intérieur du Syndicat de l'éclairage

Que représente l'éclairage nocturne de commerces et de bureaux ? Impossible de l'estimer précisément. Mais selon le Syndicat de l'éclairage, l'ensemble de la consommation électrique liée à l'éclairage, diurne et nocturne, représente 42 TWh. Parmi les premiers postes se trouvent l'éclairage domestique (7,13 TWh), celui des bureaux privés (7 TWh), et celui des commerces (7 TWh).

Aussi visibles soient-ils, ces éclairages nocturnes "ne représentent pas les plus fortes consommations", observe Gilles Aymoz, directeur adjoint de l'Ademe en charge de ces questions. "Assez souvent, les importants postes de consommation d'énergie dans les bureaux sont le chauffage ou la climatisation. Cela peut aussi varier s'il y a beaucoup d'informatique ou non."

"Pour faire des économies à long terme, concernant les bureaux, nous devrons aller plus loin. Il va falloir travailler sur le mode d'isolation, de chauffage, sur des éléments plus structurels."
Gilles Aymoz, directeur adjoint de l'Ademe 

Face au risque de pénurie, l'extinction des éclairages nocturnes des bureaux et des commerces doit être appliquée rapidement, alerte toutefois Thomas Pellerin-Carlin, spécialiste des questions d'énergie à l'Institut Jacques Delors. "Chaque électron économisé, qui n'a pas besoin d'être produit pour générer de l'électricité, nous permet de consommer moins de gaz", explique-t-il. Et de noter qu'une telle mesure revêt aussi une dimension symbolique et psychologique

Une mine d'économies d'énergie pour l'éclairage public

L'éclairage public représente "un gisement d'économies d'énergie", selon l'Ademe, puisqu'il pèse "41 % des consommations d'électricité des collectivités territoriales", "16 % de leurs consommations toutes énergies confondues, "37 % de leur facture d'électricité".

A l'échelle nationale, la consommation annuelle de l'éclairage public, souvent justifiée par un impératif sécuritaire, est estimée à 6 TWh. Mais des économies d'énergie et une réduction du montant des factures peuvent être réalisées avec des équipements rénovés. 

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L’espace européen des données de santé ouvre la voie à une vague d’innovations au profit des patients

Trinune Du Monde

La Commission européenne met en œuvre l'espace européen des données de santé (EDHS), qui doit permettre la formation d'un marché européen unique des thérapies numériques compétitif face à la concurrence américaine, expliquent, dans une tribune au « Monde », des entrepreneurs, médecins, patients engagés dans l'innovation en santé numérique.

La Commission européenne a choisi, le 20 juillet, de confier au Health Data Hub, un consortium de seize partenaires issus de dix pays différents, la construction, dès septembre, d'une première version du futur « espace européen des données de santé » (European Health Data Space, en anglais).

Début mai, elle présentait sa proposition de règlement relatif à l'espace européen des données de santé, qui sera prochainement soumis au Conseil de l'Union européenne puis au Parlement européen.

Le choix de l'opérateur, désormais entériné, rapproche donc un peu plus l'EDHS de la réalité, sans toutefois lever toutes les « réserves ». Celles-ci portent notamment sur le choix de Microsot Azure, un acteur américain, comme hébergeur de ces données de santé, et sur l'assurance que ces données ne pourront pas franchir l'Atlantique.

L'enjeu est de taille. La vocation de l'EDHS est de « placer les citoyens au centre, en leur donnant le pouvoir de contrôler leurs données afin de bénéficier de meilleurs soins de santé »

L'EDHS ouvre la voie à une vague d'innovations au profit des patients et doit aussi permettre la formation d'un marché européen unique des thérapies numériques, doté de règles communes, qui, à son tour, favorisera l'émergence d'un tissu de technologies de la santé européen compétitif face à la concurrence américaine.

Au cœur de cette révolution - et c'est ce qui rend la question de la protection des données si sensible - se trouvent les « données patients ». Valorisées par l'intelligence artificielle (IA) et le big data, celles-ci sont une mine d'or pour l'identification de marqueurs biologiques et l'interprétation des données.

Non plus simplement utilisateur final, le patient devient ainsi coconcepteur des thérapies numériques.

Cette approche décentralisée constitue enfin une réponse puissante à la question de l'accès aux soins, qu'il s'agisse des patients touchés par des maladies rares pour lesquelles les centres de référence sont peu nombreux, ou pour tous ceux qui habitent dans des déserts médicaux.

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