Revue de littérature #36

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Lancement de la revue Mondes en décroissance La revue francophone de la post-croissance et de la décroissance.

L’Observatoire de la post-croissance et de la décroissance a lancé sa revue Mondes en décroissance. Accessible gratuitement en ligne, cette revue bi-annuelle est hébergée par Polen, Pôle éditorial numérique de l’Université Clermont Auvergne.

Son objectif principal ? Publier des travaux scientifiques par et pour les mondes académique et militant francophones. Son lancement coïncide avec trois anniversaires : les cinquante ans du rapport Meadows au Club de Rome, les vingt ans du Colloque Défaire le développement, refaire le monde et la création de l'OPCD.

C’est autour de ces trois marqueurs du paysage post-croissant et décroissant que se constitue le premier numéro.

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Tribune : Intelligence artificielle : « Il faut faire des données de santé un bien commun pour la recherche »

Tribune collective de directeurs d'instituts hospitalo-universitaires - Le Monde, publié le 31 mars 2023, réservé aux abonnés.

Quelques extraits : 

Que ce soit dans le soin ou dans la recherche, et qu’il le veuille ou non, le monde biomédical est aujourd’hui immergé dans le domaine des données massives de santé et leur exploitation par l’intelligence artificielle (IA). Il ne s’agit pas uniquement de l’accès à plus d’informations ou à des outils d’aide au diagnostic plus performants, mais d’une véritable révolution des pratiques médicales et de recherche. 

Une nouvelle génération d’algorithmes d’IA va permettre d’aller au-delà de l’interprétation par le praticien – des images radiologiques, des coupes d’histologie, des ondes d’électrocardiogramme –, pour les relier à de nouveaux schémas physiopathologiques, jusqu’à la création de jumeaux numériques.

Se pose alors la question de la nature de l’actif créé, du partage des bénéfices, de la propriété intellectuelle. Qui a découvert quoi ? Ceux qui génèrent les données ? Les créateurs d’algorithmes ? Le médecin chercheur ? Les patients eux-mêmes ? Et quel mode de remboursement pour les algorithmes d’IA utilisés dans la prévention et le soin ?

Il y a urgence. C’est une compétition mondiale, scientifique et économique effrénée, un enjeu de souveraineté nationale dans lequel notre système solidaire de financement de la santé peut trouver une justification plus vertueuse encore, chacun contribuant pour chacun.

Les données de santé, un « bien commun »

Un colloque sur ces sujets s’est tenu en février au Conseil d’Etat, réunissant magistrats, qui concourent à la définition et à l’application du cadre juridique, régulateurs, qui accompagnent et encadrent les utilisateurs de la donnée, et acteurs opérationnels, instituts hospitalo-universitaires (IHU) et industriels.

La France doit aujourd’hui franchir un cap, en élargissant radicalement son schéma de pensée au regard du champ des possibles offert par les progrès de l’IA pour exploiter les données de santé, et permettre aux acteurs d’excellence dont elle dispose d’exploiter leurs pleines capacités.

La bonne nouvelle, c’est que, à droit constant, en respectant le Règlement général européen sur la protection des données personnelles et le cadre propre à la recherche en santé, il est possible de faire évoluer rapidement les choses. Il s’agirait ici de considérer les données de santé comme un « bien commun » pour la recherche, passant du paradigme du collecteur de données de santé « propriétaire » à celui du « garant du bon usage » de ces données à des fins de recherche. En parallèle, il faut soutenir le développement de solutions techniques globales favorisant la qualité de collecte des données et leur partage.

Les IHU sont probablement une partie de la réponse.

Créés il y a dix ans dans le cadre du premier Programme d’investissements d’avenir (PIA), leur mission est d’accélérer la recherche translationnelle, de décloisonner les disciplines et de créer des ponts entre acteurs publics et privés. Les IHU, parfaitement insérés dans le paysage de la recherche biomédicale, sont fondés sur un partenariat public-privé associant au sein de fondations privées, de coopération scientifique ou reconnues d’utilité publique, les établissements publics à caractère scientifique et technologique, les universités, les hôpitaux, mais aussi des acteurs non institutionnels et des associations de patients.

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Transition écologique et sociétale : du volontarisme et des idées pour des campus exemplaires

France Universités Infos - 28 mars 2023

Alors que vient de se clôturer le colloque Ecocampus 2023 « vers des organisations soutenables au service des territoires », Mathias Bernard, président de l’Université Clermont-Auvergne et membre du CA de France Universités, nous éclaire sur la façon de rendre effective la transition écologique dans les universités, en instituant notamment des campus inspirants pour la société. Et pour répondre aux difficultés de financement, Mathias Bernard en appelle au lancement d’un nouveau Plan campus.

France Universités : Pourquoi les universités doivent-elles devenir des campus exemplaires, au regard de la transition écologique et sociétale ?

Mathias Bernard : Les missions de l’Université sont fondamentalement tournées vers l’avenir. Par la formation, nous préparons les jeunes à être des citoyens et des professionnels de la France de demain ; par la recherche et l’innovation, nous fabriquons les solutions dont le monde aura besoin. Avec deux millions de personnes qui y travaillent chaque jour, l’Université doit être exemplaire en menant ses activités de formation et de recherche dans des bâtiments durables. Les campus sont aussi des lieux qui permettent de tester des pratiques éco-responsables innovantes. Les universités sont attendues pour accompagner la société dans les transitions environnementales et sociétales. Et pour réussir les transitions, la gouvernance de chaque université doit mener une stratégie globale, capable de mettre en place des actions coordonnées pour chacune de ses missions : la formation, la recherche, la vie étudiante, le patrimoine immobilier…

Quels outils mettre en place ?

Le portage politique est la clé. Le ou la président.e de l’établissement et l’équipe de gouvernance sont à l’avant-poste pour formaliser une stratégie globale. A travers le plan Climat et biodiversité, le Gouvernement a demandé à chaque université d’élaborer, d’ici 2024, un schéma directeur Développement durable et responsabilité sociétale. Ces derniers ont vocation à formaliser la stratégie de chaque établissement en listant et en priorisant les actions. Les schémas directeurs comprendront, certes, certains passages obligés, telle la réduction de l’impact carbone et de l’impact énergétique. Mais en tant qu’établissement autonome, les universités pourront définir aussi leurs propres priorités en fonction de leur projet et de leur identité ! Prenons un exemple concret. Créée en 2017, l’université Clermont-Auvergne que je préside a mis au cœur de son identité la création de modèles de vie et de production durable. Si l’élaboration d’un schéma directeur est dans le prolongement logique de ce choix stratégique, nous allons néanmoins nous en servir pour amplifier notre politique de rénovation des bâtiments, et mettre en place des actions concrètes : gestes écoresponsables, implication des étudiants dans la gestion des bâtiments… Nous entendons également mettre l’accent sur le transfert des résultats de la recherche en Développement durable aux entreprises du territoire, aux collectivités territoriales, et aux associations. Autre moyen : avoir les ressources humaines en interne pour élaborer et assurer le suivi de la stratégie immobilière. Aujourd’hui, les équipes sont professionnalisées. Mais leurs compétences sont très recherchées. Attirer, former et garder les talents est un enjeu réel pour les universités. Et les moyens budgétaires bien sûr doivent être évoqués. La rénovation du patrimoine et son maintien à un haut niveau de performance supposent des financements, aujourd’hui insuffisants et volume et en durée. En effet, les financements actuels, via les CPER, se font généralement sur 6 ans. Or, il faut 15 ans pour déployer une stratégie immobilière ! La mise en place d’un nouveau plan Campus, programmé sur au moins 10 ans, serait nécessaire aujourd’hui. Celui-ci devrait permettre les financements directs de l’Etat, bien sûr, mais aussi assurer les recours à l’emprunt, ou encore la mobilisation des fonds de roulement. Notons que cette ingénierie financière est tout l’enjeu du programme PEEC 2030 que France Universités a engagé dès 2016. Une vingtaine d’universités sont impliquées dans cette démarche dont l’objectif est d’élaborer des modèles économiques qui puissent aider les universités à envisager le financement de leur stratégie immobilière.

Comment France Universités accompagne-t-elle les établissements au quotidien ?

Le PEEC 2030 que nous venons d’évoquer est une réponse. Une vingtaine d’universités y participent aujourd’hui. Elles partagent et mettent en commun leurs bonnes pratiques, et cherchent à voir comment ces dernières seraient réplicables pour d’autres établissements. L’enjeu aujourd’hui est d’impliquer l’ensemble des établissements de France Universités dans cette dynamique. La labellisation DD&RS des établissements, appuyée par France Universités, est également une démarche qui monte en puissance. Par ailleurs, France Universités vient de se saisir de la préconisation gouvernementale d’assurer la formation des président.e.s aux enjeux de développement durable. En 2023,4 séances sont prévues pour envisager l’ensemble des aspects (gouvernance, formation, recherche et pilotage). La première session a d’ailleurs eu lieu le 16 mars dernier et a porté sur la mise en place des schémas directeurs. 

La volonté politique est plus que jamais au rendez-vous. 

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L'Arcep publie son rapport sur les écarts méthodologiques de l'impact environnemental du numérique

L'ARCEP appuyé par l'ADEME et un comité d'experts ont identifiés des variabilités importantes dans les études environnementales sur le numérique.

Elles s'expliquent par :

  • Une faible qualité et disponibilité des données.
  • Un déficit méthodologique : La grande majorité des études (98 %) ne suivent pas les référentiels existants notamment celui de l'Union International des Télécommunications (UIT).

Trois études, qui respectent au moins partiellement ces recommandations, sont aussi "passées au cribble" pour définir les écarts et les marges d'améliorations :

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