Intervention d'Arnaud Levy au Colloque Digital Natives le 24 mai 2022 à l'Institut Universitaire de Technologie Bordeaux Montaigne, Département Métiers du Multimédia et de l'Internet
Transcription
Présentatrice : Merci beaucoup Maxime et Thomas. Vous avez fait ressortir tous les points nécessaires pour répondre à la problématique. C'est maintenant le moment tant attendu. Nous allons laisser la parole à Arnaud Lévy. Arnaud, vous êtes directeur des études et maître de conférences associé à l'IUT Bordeaux Montaigne. Mais ce n'est pas tout. Vous êtes aussi co-fondateur de Noesya. Noesya, c'est une agence qui s'engage pour un numérique de grande qualité, éco conçu, esthétique, éthique et durable. Arnaud Levy prend la parole : Merci. Oui, oui, tout à fait. La première chose, je crois, sur la confiance. En réaction avec les propos tout à l'heure de Mercedes Era, c'est que ce n'est pas d'abord une histoire de communication, c'est d'abord une histoire d'actes. Je pense que quelle que soit la communication, si les actes ne sont pas alignés, on perd notre temps. En fait, rien ne sera efficace. Pour être cru, il faut déjà qu'il y ait quelque chose de réel. On parle chez Paul Watzlawick de la réalité de premier ordre, c'est à dire ce qui se passe dans le monde physique pour de vrai. Et une fois qu'il y a des actes, après on peut construire et raconter. Mais si les actes et le discours sont dissonants, ça ne peut pas fonctionner. Il n'y a pas de bon discours sur des mauvais actes. La première chose que je voulais partager pendant cette demi-heure, c'était, quelques éléments de cadrage sur la confiance. Donc je vais peut-être redire des choses qui ont été déjà dites ce matin. Désolé, vous me dites, vous me sifflez, vous le dites, ça suffit, c'est pas intéressant du tout. La première chose, c'est que la confiance c'est un acte de foi. C'est assez surprenant quand on y réfléchit, mais c'est avoir foi en quelque chose ou en quelqu'un. Et de l'autre côté, c'est lié au sentiment de sécurité. Donc c'est à un moment on décide de faire confiance, c'est à dire que c'est quelque chose d'actif où on a confiance, qui est quelque chose de passif. Parce qu'on se sent en sécurité, c'est-à-dire qu'on n'a pas forcément les preuves que la personne, l'institution, la chose vivante ou non, en laquelle on a confiance, on n'a pas la preuve absolue qu'on est en sécurité, mais on le croit. Je trouve que c'est important de revenir à cette idée de foi, parce que là, ça a été souvent mentionné comme l'idée d'un capital de confiance ou de quelque chose qu'on posséderait, pas vraiment, je crois posséder en tout cas, c'est pas quelque chose de tellement monnayable ou alors possédé comme une construction culturelle ou symbolique. Donc je ne sais pas si l'idée de quelque chose de voilà du capital confiance est vraiment, vraiment pertinente. Je trouve que l'éclairage de la, avec la notion de foi est assez troublante et intéressante. Je voulais aussi rouvrir pareil, ça a peut-être déjà été dit. La confiance ça peut être la confiance en l'autre, en une autre personne. Donc confiance qu'on a confiance qu'on fait, ça veut dire que l'autre ne va pas nous menacer. Ça veut dire qu'on est en sécurité avec l'autre. Ça peut être aussi, évidemment la confiance en soi. Donc là la réflexion et un peu autre, je me sens en sécurité avec moi-même, c'est à dire je me sens capable de faire. Je ne me sens pas menacé par moi-même ou par mes capacités. Confiance dans les institutions, c'est, je pense, un sujet qu'on a déjà pas mal évoqué et qu'on continuera à évoquer confiance dans les technologies. Là, il y a énormément à dire et ça va être l'objet du croisement que je vais faire aujourd'hui. Et puis je pense que Jérôme, en parlera tout à l'heure confiance en l'avenir, c'est à dire que la confiance, c'est aussi à un moment comment j'arrive à me projeter dans le monde dans le futur. Donc je voulais vous partager un retour d'expérience sur le projet dans lequel Noesya est impliqué depuis septembre, depuis sa création qui s'appelle Osuny, pour Open Source University et Osuny est un commun numérique au service de l'éducation. On est dans un processus qui devrait durer au moins trois ans pour la mise en place. L'idée, c'est de fabriquer un outil numérique co-construit avec les différents acteurs des universités, des écoles et qui va permettre de faire correctement, de répondre correctement à un certain nombre de problématiques numériques que rencontrent les parties prenantes. Les parties prenantes, c'est évidemment les enseignants, les enseignants, les chercheurs, les chercheuses, mais aussi tous les personnels administratifs, les DSI, les étudiants actuels ou en devenir, les futurs étudiants et puis des d'autres parties prenantes plus ou moins matérielles dont on va pouvoir parler après. Ce commun numérique, donc le commun naît à partir du moment où il y a un socle technologique et un mode de gouvernance, c'est à dire que commun, c'est un objet hybride qui est en partie technologique et en partie politique, une gouvernance, c'est à dire une manière de prendre les décisions, donc une notion de vivre ensemble. Donc la confiance est absolument indispensable dans le cadre de la gouvernance de cette... de n'importe quel commun. Mais d'Osuny dans notre cas précis, cette gouvernance sur ces trois phases, elle est vraiment au début de sa construction. Je vous parle aujourd'hui, pendant cette première année dans laquelle on met en place les fonctionnalités de façon à définir ce que fait Osuny, ce qu'il est capable de faire, les rôles qu'il est capable de remplir notamment. La première chose, c'est la capacité à produire et à gérer des sites avec une très bonne qualité d'accessibilité et des sites avec un impact carbone très faible, avec un respect des données privées qui est impeccable et un hébergement souverain. Il y a un certain nombre de cases à cocher pour que le numérique soit au service des humains et pas dans l'autre sens que le numérique n’asservisse pas. Ce que je vous propose de faire du coup, c'est que d'un côté c'est ce cadre intellectuel sur la confiance et de l'autre le projet tel qu'il est aujourd'hui, c'est de prendre les six valeurs que l'on a définies pour Osuny qui sont sur le site osuny.org et d'essayer de voir ce que ça signifie en termes de confiance. Donc c'est pas vraiment, ça ne va pas aborder le sujet dans son ensemble, mais ça donne un angle de vue sur un sujet qui est extrêmement vaste et qui a déjà été évoqué de différentes manières et de façon très riche. Bravo ! Aux étudiants et étudiantes qui ont présenté le poster et les analyses. Alors sur le premier plan, celui de l'accessibilité. Donc je rappelle le cadre l'accessibilité c'est l'accessibilité, c'est la possibilité pour les personnes en situation de handicap de bénéficier d'un service. On parle aussi d'inclusion, donc de ne pas être exclus. L'accessibilité, ça va être la qualité d'un système qui parle à tout le monde et qui ne laisse pas des gens dehors sous prétexte qu'elles ont une difficulté quelle qu'elle soit. Ça peut être très très varié. Là, je vois un impact direct. C'est-à-dire que quand on se retrouve dans une situation, d'exclusion à cause d'un problème d'accessibilité. Ça rompt complètement le contrat de confiance avec les institutions, particulièrement dans le cadre où agit Osuny. C'est à dire des universités, des écoles, donc d'un droit à l'éducation. Si un site, en prenant le cas dont je parlais tout à l'heure, un site d'école n'est pas accessible, le contrat républicain autour de l'accès à l'éducation est rompu. On peut dire que le contrat autour de l'éducation ne repose pas sur une balise. C'est vrai, évidemment, tout ça est vaste, divers. L'accessibilité, comme beaucoup de sujets, c'est difficile à simplifier. Mais la problématique de fond, c'est que tout le monde a droit d'accéder. On ne peut pas laisser une partie des gens de côté sous prétexte qu'on a une vieille version de WordPress ou sous prétexte qu'on utilise un outil qui en fait n'est pas conforme au référentiel général d'amélioration de l'accessibilité ou sous prétexte que on s'en fiche parce qu'après tout, les aveugles, ils doivent pas aller sur internet, chose qu'on peut encore entendre de gens qui ne connaissent pas du tout la problématique. Donc. Dans ce cas précis. La confiance avec l'Etat et avec l'université va venir du fait que la solution technologique inclut réellement tout le monde. C'est-à-dire que c'est je suis pas sûr que ça puisse construire avec ce seul fait la relation de confiance. Mais l'absence d'accessibilité va faire de fait de générer des citoyens de second ordre, des citoyens que l'émetteur, l'école, l'université, la composante, peu importe, considèrent comme non importants. C'est-à-dire que c'est pas grave que le site ne soit pas consultable dans ces situations- là pour ces personnes. Et évidemment, c'est pas acceptable. Il y a aussi un deuxième aspect sur l'accessibilité, c'est que la technologie est sécurisante. Je vous rappelle le rapport tout à l'heure entre la confiance et la sécurité, le sentiment d'être en sécurité. La technologie est sécurisante si elle ne menace pas la personne. Et là, il y a tout un autre aspect, au-delà de l'accessibilité, c'est que si j'ai l'impression que l'ordinateur ou le programme est en train de me piquer mon travail. Parce que une partie va être automatisée ou bien me demande des efforts, qui me font du mal, me demande d'apprendre des nouvelles interfaces, des nouveaux outils, alors que peut-être je n'aime pas les ordinateurs. Peut être juste que j'ai fait ce travail là , j'ai décidé de faire, je prends cela aux personnes qui travaillent dans l'université plutôt que aux étudiants et étudiantes. Si j'ai choisi ce métier, par exemple, parce que j'aime la relation avec les gens et que je me retrouve tout à coup à devoir utiliser au quotidien des outils qui changent tout le temps et avec des obligations de reporting. A ce moment-là, le numérique se met à me mettre en insécurité. Et donc la sécurité, c'est l'inverse de la confiance. C'est pas possible de se sentir en confiance, c'est pas possible d'avoir un numérique qui sert les êtres humains. Si le numérique est directement générateur de cette sensation d'insécurité, de ne pas être à sa place ou qu'on est menacé dans la place qu'on occupe dans un groupe social. Le deuxième, la deuxième valeur, c'est la question de la sobriété. Ce serait un développement très très vaste pour fixer un cadre. Mais on a déjà eu l'occasion d'en parler avec les étudiants que les étudiants. On est dans une situation d'extinction de masse d'anthropocène. On parle de l'anthropocène, c'est à dire un âge de l'humain dans lequel les actions humaines impactent le développement de la vie, impactent le climat, impactent la planète, impacte la biodiversité. Vous en entendez parler tous les jours, donc je vais pas énormément développer. Mais dans ce cadre de tragédie climatique dont on ne sait pas si elle nous amènera à 50 degrés comme en Inde dans un an ou dans dix ans, mais dont on sait que ça va nous arriver avec une raréfaction de l'eau. Bref, un certain nombre de sujets pas du tout du tout joyeux et qu'il faudrait affronter de façon adulte parce qu'on est pas tellement en train de faire le numérique, c'est le petit cadeau bonus. C'est la cerise sur le gâteau. C'est à dire, il faudrait absolument tout réduire. Il faudrait générer moins de gaz à effet de serre, il faudrait utiliser moins de ressources. Et au lieu de ça, on a un secteur qui occupe déjà, je crois, trois ou quatre pourcents de l'impact humaine sur le climat et qui croît de quinze pourcents par an, si j'ai bien les chiffres en tête. Donc c'est une espèce de course en avant dont on connaît déjà la fin, une série de désastres dont certains sont déjà bien documentés et d'autres ce sera la surprise. On pourra découvrir des désastres inespérés. Pendant ce temps-là. Bah il y a une série d'inconscients qui veulent soit coloniser Mars, faire du tourisme spatial, commercialiser des NFT ou inventer un métavers. Série d'absurdité complètement irresponsable. Le métavers par exemple, en fait le métavers on y accède pas sans périphériques. Et l'impact du numérique aujourd'hui, c'est principalement les périphériques. C'est à dire que si vous voulez le nouveau casque de réalité virtuelle Oculus 28 ou Valve 64, je ne sais pas, il va falloir jeter le précédent qu'on ne sait pas recycler, dans lequel il y a des terres rares qui sont de plus en plus difficiles à produire et dans des conditions qui sont aussi assez problématiques. On fabrique des montagnes de déchets. Pour vivre des réalités alternatives. Alors l'avantage, le seul truc un peu rigolo dans tout ça, c'est que quand on regarde aujourd'hui les démos du métavers, c'est assez grotesque. On a Mark Zuckerberg déguisé en robot, des entreprises, on dirait qu'elles sont revenues dans les années 90 ou 2000 avec des 3D affreuses. Et ça, ça peut faire un peu sourire malheureusement. Bon, ça durera pas longtemps, on va se réaligner sur le niveau de qualité des ordinateurs, console, etc. Et là, l'idée un peu incroyable, elle consiste à dire puisqu'on a plus de place, on va inventer un autre monde illimité. Mais il n'est pas du tout illimité puisqu'il s'appuie sur des serveurs de la puissance de calcul des machines. On se retrouve avec des montagnes d’oculus de un et deux et trois dans des pays qui ne pourront pas accéder au meta. Et voilà, là je crois qu’il y a un rapport particulier à la confiance qui peut être un peu indirect, c'est que. Se dire que le numérique doit être soutenable, cela nourrit la confiance en l'avenir. C'est à dire essayer de fabriquer des outils numériques qui ont un faible impact carbone, qui fonctionne sur des périphériques, des téléphones d'il y a cinq ans, d'il y a dix ans, qui fonctionnent sur des ordinateurs avec Windows sept qui n'impose pas une espèce de course en avant technologique. Mais ça, c'est, un élément indispensable pour se dire que on n'est pas en train de courir dans le mur, que peut-être on va garder, on va inventer un équilibre avec le numérique dans lequel on va continuer à bénéficier des bienfaits du numérique, notamment l'accès à l'information qui est, c'est quelque chose de formidable, mais en le faisant de manière un peu mesurée, sans imaginer des besoins complètement artificiels et qui font un renouvellement hyper rapide des parcs de périphériques, changer de téléphone tous les ans par exemple. C'est un énorme problème de, d'impact humain. Il ne faut plus le faire. Là, ce qu'on fait avec un outil comme Osuny c'est soigner la rétrocompatibilité. Alors je tire les liens. Ils sont peut-être évidents pour certains et pas du tout pour d'autres. Je ne sais pas, mais. Quand on améliore la rétrocompatibilité côté client, c'est-à-dire faire un site qui tourne bien sur un vieux périphérique, on diminue la tentation de renouveler son périphérique, c'est à dire que on lutte contre l'obsolescence stimulée. Quand un site, un jeu tourne mal sur votre device, que ce soit un ordinateur, un téléphone, une tablette, peu importe ou une console, ça vous donne envie d'en racheter un neuf. Et cette envie-là, elle est entièrement fabriquée. Donc le fait de travailler à l'envers de ça et de dire ben ça doit marcher sur les périphériques anciens, c'est un travail de construction de confiance par le numérique et de construction d'un numérique en qui on peut avoir confiance. C'est dialectique, ça marche dans les deux sens. Le troisième. La troisième valeur qui permet de lire la question de la confiance, c'est la question de la qualité. Là, il y a un problème qu'on rencontre actuellement. Donc la qualité de l'expérience est un problème qu'on rencontre extrêmement souvent, que j'appellerais problème de l'éco moche. C'est à dire qu'il y a beaucoup de contexte dans lequel on a le choix entre un truc éthique moche ou un truc beau ou pas du tout éthique. Par exemple Google suite, ça fonctionne très bien. C'est pas très cher, c'est fiable, ça marche tout le temps, mais c'est américain. Les données, ce qu'en fait Google, on sait pas trop. Et puis le modèle économique derrière Google est un modèle d'utilisation d'exploitation de données personnelles à différents titres et de monétisation, notamment sur le moteur de recherche. Je ne parle pas spécifiquement de Google Suite, mais de monétisation de l'attention. Et de l'autre côté, on a Framasoft par exemple, qui fait un excellent travail pour construire des logiciels libres et des suites. C'est beaucoup plus éthique. Ça va être hébergé, notamment opéré en France et avec un très bon alignement. Mais sauf qu'on est très loin d'atteindre le niveau de performance opérationnel d'intégration des outils d'efficacité de Google Suite. Donc on se retrouve assez souvent dans des choix comme ça, Une confiance qui est finalement impossible ou très difficile. C'est à dire que soit je choisis un outil dans lequel j'ai confiance sur le plan de la sécurité opérationnelle, fonctionnelle, technique, c'est à dire ça marche. Et du coup, dans beaucoup de cas, je ne peux pas avoir confiance sur le plan éthique, c'est-à-dire que j'ai un problème sur ce qui va être fait de mes données et le rapport de l'opérateur ou de la personne qui possède l'outil avec les usagers. Soit je choisis un outil qui est bien sur le plan de l'éthique, mais qui est souvent sous performant par rapport aux outils concurrents. Donc là, pour nous, l'enjeu est de taille, c'est d'arriver à produire un outil, qui sur performe la concurrence si on parle en termes de compétitivité et de marché. Mais du point de vue coopération, c'est fabriquer un outil qui remplit tous les besoins, c'est à dire qui soit correct en termes d'éthique correcte, en termes de respect de la personne humaine, respect des personnes usagères et qui, simultanément, on va éviter le terme. En même temps, je crois qu'il est breveté simultanément, garantit un niveau d'opération très très élevé et un niveau de stabilité et un niveau de qualité d'ergonomie très élevé. Donc ça, ça veut dire arriver à réussir sur l'ensemble des tableaux, sur un outil. Évidemment, le niveau est élevé, mais ça nous promet encore quelques. Quelques heures de travail pour arriver à ce niveau-là, quelques heures ou dizaines, ou centaines ou milliers d'heures. Le quatrième point, la quatrième valeur, c'est la question de la souveraineté. Alors, le terme est assez fin. Vous l'entendez peut-être assez souvent, je ne sais pas. C'est un terme qui peut paraître assez abstrait. La question est assez simple quand la communauté internationale décide d'interdire à la Russie l'utilisation des virements avec Swift. Eh bien, la Russie n'est pas souveraine. C'est à dire que la souveraineté, c'est la capacité à opérer de manière autonome l'État. Quand on parle de l'État de droit, l'État est souverain par essence, mais il n'est pas forcément souverain au niveau opérationnel. C'est à dire qu'à partir du moment où on a un État ou une organisation, on va plutôt parler de résilience plutôt que de souveraineté, il me semble. Quand on parle pas d'un État, si il y a des dépendances externes, ça veut dire que il y a rupture de capacité. Aujourd'hui, la Russie ne peut plus utiliser ses virements internationaux avec Swift parce que la communauté internationale est arrivée à un consensus et elle en a privé. Donc on voit l'impact du manque de souveraineté sur un outil numérique. Donc. Là, l'enjeu sur Osuny, c'est d'arriver à proposer un hébergement en droit français avec des data centers en France et donc qui permet d'arriver à cette résilience des services dont on parle. C'est à dire que quelle que soit la situation internationale, avec par exemple les États-Unis qui sont le centre d'opérations, une grande partie des solutions numériques aujourd'hui Amazon Web Services, une solution américaine, Selfforce d'autres solutions dérivées Microsoft Azure, etc. Donc, le fait d'avoir une solution qui qui arrive à tourner, qui ne dépend pas d'Amazon, de Microsoft ou d'autres acteurs américains, ça veut dire que même s'il devait y avoir un coup de frais dans les relations diplomatiques, on peut continuer à opérer la solution. Il n'y a pas d'impact. On ne dépend pas cette question de la résilience, c'est à dire la capacité à survivre, à surmonter. C'est aussi un enjeu majeur de confiance. Si on pense que demain les Etats-Unis peuvent décider de nous couper les sites web de nos universités, ça change un petit peu le rapport diplomatique. Alors, ce n'est pas forcément le cas aujourd'hui. Je ne dis pas qu'il y a une dépendance à ce niveau-là, mais à chaque fois, les universités d'ailleurs font un excellent travail pour éviter les dépendances externes et travailler à une bonne résilience et une une internalisation d'un certain nombre de fonctions, notamment d'hébergement. Le travail est déjà très bien et d'un point de vue général, il y a beaucoup de services numériques dans lesquels on n'est pas souverain. On n'est pas capables d'opérer sans le bon vouloir d'organisations qui sont souvent américaines. L'avant dernier point, c'est la liberté. La liberté par la source ouverte, l'open source. L'idée de départ de l'open source, c'était, si je ne me trompe pas, d'anecdote, Stallman qui voulait faire un pilote pour une imprimante, pour un système qui n'était plus géré et qui était absolument scandalisé de ne pas pouvoir continuer à utiliser, de ne pas être libre, de continuer à utiliser un système simplement parce que quelqu'un n'avait pas n'avait pas ouvert le code. Donc ça, c'est un générateur de confiance à trois types à trois niveaux. D'abord par la transparence du code, C'est à dire que dans le code source ouverte, on peut voir ce que le code fait. Alors certes, ça veut dire qu'il faut savoir coder. Ok, pour lire un livre en anglais, il vaut mieux bien lire l'anglais, mais si on sait coder, tout le monde peut apprendre. On sait ce que le code fait, ça veut dire qu'on dépasse les actions de communication. On rentre dans la vérité directe, c'est à dire voilà ce que le code va faire dans la vraie vie. Pas du discours, même si dans le cas du code, c'est trouble parce que le discours et la vérité, c'est le code, c'est la loi ou le code is law de Lessig, c'est un peu subtil, mais n'entrons pas là-dedans. Le code est transparent et donc on sait ce que ça fait. La deuxième chose, c'est que le fait que le code soit ouvert, ça garantit notre capacité à le maintenir. C'est à dire que si l'organisation, les personnes qui, qui produisent le code de départ s'en désintéressent, ce qui était le cas de Stallman et son imprimante, et bien on peut reprendre, ajuster, modifier et continuer ce qui a été laissé à l'abandon. C'est à dire qu'on a une capacité à utiliser sur la durée sans décision externe, c'est à dire que le code ouvert, on en fait ce qu'on veut. Et le troisième point qui génère de la confiance, c'est que ça génère, ça constitue une communauté de développeurs. Il y a un ensemble de personnes qui travaillent autour d'un code ouvert. Parfois c'est très peu de personne. Pour l'instant, sur Osuny, on est surtout l'équipe de Noesya et puis quelques autres personnes. Et un des enjeux justement de la constitution de ce socle, c'est d'élargir, d'avoir de plus en plus de personnes qui travaillent sur l'outil. Et là, ça ramène à la question de la foi. C'est-à-dire que. Cette communauté donne de l'énergie, du temps, de l'intelligence, de la sensibilité, parce qu'elle y croit. Les gens trouvent que le projet est intéressant. Un projet comme Linux ou comme Wikipédia, un des communs numériques les plus peut être les plus vastes. Il fonctionne parce que les gens y croient. Les contributeurs de Wikipédia pensent que ce projet est très important et donc ils donnent du temps pour ce projet. Et le dernier point, c'est la question de la communauté comment on construit une communauté ? Donc là je peux donner quelques exemples de traductions ou de ce qui ce qui va causer ou, quels sont les enjeux de confiance en fonction des communautés ? Déjà la question des DSI, les directions des systèmes d'information pour les directions de systèmes d'information qui sont des pivots des rouages absolument clés pour développer un commun numérique pour le déployer dans les écoles. Je vois au moins deux sujets qui vont générer de la confiance l'interopérabilité, c'est-à-dire la capacité d'un système à opérer avec d'autres. C'est à dire que les DSI ne veulent pas et ils ont bien raison, elles ont bien raison, ne veulent pas de systèmes qui vivent en autarcie et qui ne sont pas capables de se connecter avec l'existant. Le premier sujet qui va faire que des DSI, ils vont faire confiance, c'est que le système peut être connecté à l'existant et peut s'intégrer harmonieusement et faire écosystème. Le deuxième que j'identifie, mais il y en a certainement d'autres, ce serait une autre discussion à mener. C'est la pérennité, c'est-à-dire si on utilise un outil numérique, qu'est-ce que cet outil va continuer ? Est-ce que dans cinq ans il sera à l'abandon et on va se retrouver dans une situation très pénible, en insécurité ? Toujours cette question de l'insécurité parce que l'outil sera abandonné. Donc, deux aspects qui vont générer ou pas de la confiance par rapport à un système d'information par rapport aux équipes pédagogiques. Là, il y a deux sujets la question de la clarté. Je pense notamment aux sites web des universités, à l'offre de formation, c'est-à-dire est-ce que les choses sont énoncées clairement. Les équipes pédagogiques, il me semble, vont accorder leur confiance à des outils numériques. Qui disent les choses de manière honnête et qui les présente de manière claire. S'il n'y a pas cette clarté, si c'est très difficile à comprendre, la confiance ne va pas se nouer. Et le deuxième, le deuxième élément, c'est la simplicité. Je parlais tout à l'heure de la charge cognitive qui est générée par la forêt d'outils. Dans tous les systèmes, ce n'est pas du tout juste l'université. C'est pareil dans tous les toutes les organisations d'une certaine taille. Ce qui se produit assez souvent, c'est que les acteurs ignorent la plupart des outils, parce que ce n'est pas simple du tout. Donc on vit sans et c'est évidemment pas satisfaisant. A priori, si on a déployé un outil, c'est parce qu'on pense qu'il peut aider. Et donc, pour que la confiance se noue avec l'outil, il faut que cet outil soit simple. Donc c'est un deuxième critère. Pour les équipes de recherche pour créer de la confiance avec les équipes de recherche. Là, il y a une problématique tout à fait particulière, c'est la question de l'open access et de l'open science. Il y a une mission spécifique du numérique à donner accès à la connaissance et à la recherche. Et il y a des outils intellectuels, technologiques qui permettent d'y accéder, notamment les revues en open access. L'articulation ces revues ont... il s'agit concrètement de laisser ouvert à tout le monde, sans paiement ou droits d'accès particulier ou conditions d'accès, les résultats de la recherche scientifique. Donc, sur cette dimension de l'open science et de l'open access, il y a un rôle particulier et des problématiques particulières du numérique. Il y a des attentes qu'il faut combler. Et enfin, pour les étudiants, je crois qu'on en revient à la question de la transparence et de l'honnêteté, notamment sur les contenus, les débouchés. Je pense que dans le cas d'Osuny, si les étudiants, les étudiantes que vous êtes dans la salle peuvent faire confiance à ce qu'ils trouvent sur Internet, peuvent savoir que c'est honnête, que les choses dites par les universités, par les écoles, ce sont vraiment les contenus qui vont être enseignés. Ce sont vraiment les méthodes pédagogiques qui vont être mobilisées. Ce sont vraiment les débouchés, les métiers que l'on peut attendre derrière. Je crois que ça, ça crée une relation de confiance avec les équipes, avec l'université et donc derrière, avec l'Etat. Merci pour votre attention. Présentatrice : Merci beaucoup Arnaud. Donc maintenant, on va laisser l'opportunité au public de te poser quelques questions. Quelqu’un du public pose une question : Bonjour, merci Arnaud. J'avais une question, quand vous parliez de faire en sorte de développer des solutions qui sont utilisables sur des anciennes versions de Windows ou de navigateur ou quoi que ce soit. Est-ce que c'est compliqué de concevoir des applications ou des solutions compatibles avec ces versions là ou pas ? Arnaud Levy répond : Pour le web ? Pas trop. On a, on a des outils qui permettent de tester des. Il y a des plateformes comme Cross Brothers Testing ou Brother Stats qui permettent de tester sur des vieilles, des vieux devices sans avoir forcément un parc de vieilles machines disponibles. Et en termes de technologie HTML, CSS, JS ont évolué. Et donc ça veut juste dire que sur des vieilles machines, on va pas forcément disposer des dernières versions de navigateurs et des dernières versions de toutes les normes. Donc ça veut dire qu'il faut penser non pas ce qui est le plus à la pointe, mais qu'est ce qui est le plus compatible ? Qu'est ce qui est le plus ancien et penser aussi accès dégradé, c'est à dire si c'est pas exactement comme on l'a imaginé, mais qu'on peut accéder quand même à l'information, ça va, c'est moindre mal. Nous, en web, c'est pas extrêmement difficile, il faut juste y prêter attention en développement lourd des vraies applications natives. Je ne sais pas. La présentatrice reprend : Il y a une autre question. Quelqu’un du public reprend : Du coup un peu dans la même veine, mais plus au niveau physique. Vous avez parlé de jeu vidéo et ça me fait penser aux consoles de jeux vidéo. Je pensais à la P5 par exemple. Et le fait qu'il y ait des exclusivités, je vais y arriver, des exclusivités pardon PS5 qui pousse les personnes à acheter forcément la PS5 même s'ils sont une PS4. Et du coup ma question c'était, est-ce qu'il y a moyen quand même de laisser place au progrès, c'est à dire des par exemple des consoles de jeux qui soient plus performantes, qui ai une amélioration même plus poussée que juste la qualité de jeux vidéo sans du coup obliger à avoir à devoir consommer. Et surtout, par exemple, enfin la PS5 a été un peu victime de son succès et en plus du fait qu'il y avait beaucoup de matières qui n'étaient plus disponible, elle a été en rupture de stock pendant très longtemps et ça a posé énormément de problème. Et savoir si, si, plus tard il pourrait avoir des solutions par rapport à ça pour éviter de polluer, tout ça. Arnaud Levy répond : Oui, c'est une très bonne question, compliquée et assez vaste. Je pense que déjà, ce qui est possible, c'est de ne pas faire toutes les générations de consoles. On peut en rater quelques-unes. Ça aide déjà, ça limite. Maintenant, c'est tout un système derrière qui est à changer de consommation de loisir. Dans le cas de la, la PlayStation 5, j'ai l'impression, mais peut être que je dirais dans dix ans je dirais que c'était complètement idiot, qu'on est arrivé à un niveau de qualité, là qui est, il faudrait avoir des yeux beaucoup, beaucoup, beaucoup plus fins pour arriver à voir une différence, voire fin', ça va être difficile de faire plus subtil. J'ose espérer qu'on en arrivera pas à se faire greffer des yeux pour arriver à voir les détails du quatorze K. Mais si on laisse de côté cette hypothèse un peu stupide, j'espère. Là, avec ce niveau de rendu d'éclairage en 2K ou en 4K, j'ai l'impression qu'on va, il serait possible techniquement de se dire OK, c'est bon, maintenant on va raconter des histoires, on va, on va créer des univers, mais on va arrêter... Je, j'échangeait sur, sur LinkedIn avec David des Gobelins, sur, la démo Unreal Engine cinq. C'est des trucs qui sont complètement.... Ben en fait c'est bon, c'est photoréaliste quoi. Maintenant, qu'est-ce qu'on raconte comme histoire ? Je pense que s'il y a une voie, c'est certainement d'abord par le changement des modèles de financement de cette industrie de divertissement. Parce que cette course technologique, elle est alimentée par le fait de vendre, vendre, vendre et vendre. Donc il faudrait d'abord changer un peu ça. Et ensuite je pense que techniquement, il faut accepter qu'on a suffisamment et là je crois qu'on a largement assez. On a de quoi raconter des histoires qui sont incroyables, avec plein de modes narratifs différents. On n'a pas vraiment besoin de plus de tech. En tout cas, ça ne serait pas pour moi du progrès, ça, ça rajouterait rien. Ce dont on a besoin là, c'est de sensibilité et de culture. Des bonnes histoires en fait, et il y en a, c'est super. Je ne sais pas comment on y arrive, mais je pense que c'est possible. La personne du public répond : D'accord, merci pour votre réponse. La présentatrice demande : Une autre question ? Quelqu’un du public prend la parole : Oui, tout à l'heure, vous parliez de l'hébergement souverain, donc des hébergeurs souverains qui seraient dans votre cas en France et vous semblez vraisemblablement engagé dans une démarche de numérique écologique. Est ce qu'il existe aujourd'hui des solutions qui mêlerait les deux des hébergeurs français datacenters ici en France et qui seraient peut-être pas neutres en carbone mais du moins consommerait moins d'énergie que d'autres à l'étranger par exemple ? Arnaud Levy répond : Alors déjà sur neutre en carbone. La seule chose qui soit neutre en carbone, c'est la chose qu'on ne fait pas. C'est à dire un site qui n'a pas d'impact carbone, c'est un site qui n'existe pas. Sinon on peut faire, essayer de faire au mieux, c'est à dire de minimiser la dépense et l'impact, mais neutre, notamment toutes les histoires avec les compensations, planter des arbres et tout, c'est des fables, ça ne compense pas. En fait, ça ne marche pas comme ça. On salit pas d'un côté pour planter un arbre, de l'autre en disant maintenant c'est propre. Il faut juste minimiser l'impact. On a cherché des hébergeurs qui soient souverains, sur le sol français et en droit français, de bonne qualité écologique, avec notamment une bonne qualité de reporting sur l'impact et des bonnes des méthodes industrielles de mise en production. Jusqu'ici, on n'a pas trouvé. Ça ne veut pas dire que ça n'existe pas ça veut dire que nous, on n'a pas trouvé. Il y a beaucoup d'hébergeurs très engagés sur le plan écologique. Mais qui sont assez qu'on a trouvé, nous, assez artisanaux dans les méthodes. On a l'habitude de certains flux de production, d'intégration continue qui nécessite une certaine maturité technologique et on n'a pas envie de revenir à des flux d’il y a 20 ans type mise en ligne en FTP. Il faut qu'il y ait une certaine maturité. Aujourd'hui l'équation que tu évoques avec la souveraineté française, la qualité écologique et j'y ajoute la maturité technologique. On ne l'a pas vraiment trouvée. On a identifié nous Scaleway pour du IASS , qui ne rapporte pas beaucoup sur le plan écologique, mais qui a une bonne maturité technologique et qui est souverain. On a identifié Scalingo dont on avait déjà parlé ici, à l'IUT qui est partenaire de l'IUT Bordeaux Montaigne. Encore merci Scalingo, qui remplit les mêmes cases, c'est à dire les bonnes maturités technologiques, pas trop mal en tout cas, et souveraineté française. Mais la dimension écologique, elle, est très loin derrière. Je pense que là, il y a, à construire. Il y a pas mal d'espace et malheureusement, les initiatives institutionnelles de type le projet Gaia X, qui visait à construire un cloud souverain de bonne qualité, ont tourné vraiment extrêmement mal. Scaleway est sortie de Gaia X et ça se finit avec Microsoft et Amazon. Donc le cloud souverain européen à quoi il ressemble avec Microsoft à Amazon, on est ridicule. Donc oui, il y a à construire des offres d'une bonne maturité technologique avec un reporting de qualité sur le plan écologique. Et puis, au-delà du reporting, évidemment, l'impact, la power usage effectiveness la plus optimale possible au niveau des data centers. Il n'y a pas de truc parfait encore. Il y a de la place, des choses à créer là. Merci beaucoup. La présentatrice prend la parole : Eh bien moi, j'avais une autre question à vous poser. Vous, vous nous avez parlé d'Osuny cette solution qui est utilisée pour, qui est conçue pour les écoles, les universités et on voit que derrière toutes les valeurs qu'il y a derrière Osuny, ça permet de respecter la confiance des utilisateurs. Donc c'est donc possible de respecter la confiance des utilisateurs. Mais pourquoi aujourd'hui ce n'est pas utilisé ? Est-ce que c’est ? Est-ce que c'est impossible ? C'est incompatible. Respecter la confiance des utilisateurs et le profit. Arnaud Levy répond : Alors déjà Osuny, on est au tout début. Ce serait un peu tôt pour dire il est trop tôt pour crier victoire. Pour l'instant, c'est prototype et ça se déploie progressivement. Est-ce que le profit est incompatible avec la confiance des utilisateurs ? Je pense que le profit sans limite est incompatible avec la confiance des utilisateurs. D'une manière générale, une croissance infinie dans un monde fini, ça n'existe pas. Donc là, il va falloir que notre économie globalement décroisse, que certaines activités prédatrices diminuent, que certaines entreprises meurent et que d'autres s'installent avec des fonctionnements beaucoup plus respectueux, beaucoup plus générateurs régénérative ou contributif, il y a différents termes. C'est cette grande transition porte souvent le nom de redirection écologique. On ne peut pas, dans un capitalisme sans limite, aujourd'hui, être respectueux des humains, ça ne marche pas. C'est fondamentalement, à mon avis, incompatible. En revanche, ce n'est pas le profit en tant que tel qui est problématique, c'est l'absence de régulation du capitalisme, c'est l'inversion des fins et des moyens. C'est à dire que l'argent en soi, c'est pratique, mais ça doit rester un moyen, ce n'est pas une fin. Et quand l'argent devient une fin et qu'on en veut toujours plus, toujours plus, toujours plus, on extrait, on détruit. Jusqu'à ce qu'à la fin on abatte le dernier arbre et qu'on n'ait plus qu'à mourir quoi. Donc je crois qu'on peut faire un numérique assez respectueux Osuny aimerait faire, arriver à ça. On aimerait beaucoup arriver à construire ça, on n'y est pas. Je ne sais pas si aujourd'hui, il y a des systèmes ou des initiatives qui sont absolument parfaites. Je ne sais pas si la perfection humaine, mais en tout cas je pense que c'est possible de faire un numérique respectueux des personnes respectueuses des ressources planétaires et qui arrivent à s'inscrire dans le donut l'économie du donut entre le socle social et le plafond planétaire. C'est possible d'opérer là-dedans avec un profit qui va être limité. On parle de lucrativité d'organisations à lucrativité limitée. Noesya est une Scoop, une coopérative avec un delta de salaires qui est fixé dans les statuts de 3. Ça veut dire qu'entre les salaires les plus hauts et les plus bas, on a le droit à un maximum 3 d'écart. Les salaires les plus hauts peuvent pas être plus de trois fois plus hauts que les salaires les plus bas. Bon ça c'est une lucrativité limitée. Pourtant c'est déjà, ça va, tout va bien, on se paye correctement, il y a, c'est pas, on n'est pas amish, en fait. Je pense que c'est complètement possible de créer de nouveaux fonctionnements. En revanche, les revenus des dirigeants du CAC 40, qui sont à 200 un delta de 250 qui ont augmenté, qui ont doublé l'an dernier. Ben ça, ça ne va pas être possible. C'est à dire que là-dessus, il va falloir être clair la fête est finie et il faut que la fête soit finie et il faut simplement que ces revenus reviennent à des niveaux raisonnables. Alors Gaël Giraud, qui est économiste, parle d'un Delta douze. Pourquoi pas quand on y réfléchit. Se dire que les salaires les plus hauts et les plus bas, il va y avoir douze, un multiplicateur, douze d'écart, ça laisse déjà de quoi faire d'assez hauts salaires. Je ne sais pas. On mange trois repas par jour, quatre avec le goûter si on veut, mais on va pas manger 25 fois par jour parce qu'on gagne 250 fois plus d'argent que le salaire le plus bas de son entreprise. Donc ça, ça me parait assez réaliste à mettre en œuvre. Assez simple évidemment. C'est pas tout à fait du goût des gens qui ont augmenté leurs salaires, des patrons du CAC 40. C'est pas eux qui vont décider de ce changement-là, il faudra l'imposer. Mais comme la plupart des, des libertés et des gains d'équilibre, ça se conquiert. Il va falloir les obtenir. Présentatrice clôture la discussion : Bien merci beaucoup Arnaud. C'était un plaisir de t'écouter sur ce retour d'expérience. Eh bien, maintenant, nous allons laisser la parole à Jérôme. Jérôme Lafourcade.