Comité Scientifique #1

Le premier Comité scientifique d'Osuny s'est déroulé le 23 février 2023.

Pour rappel, le comité scientifique d'Osuny veille à la cohérence scientifique du projet et tisse des liens avec la recherche la plus récente. Il est composé de chercheuses et chercheurs relevant des communs, pouvant apporter un regard académique interdisciplinaire. Il donne un avis sur les orientations théoriques et pratiques du projet. Retrouvez ici le panel complet de ce comité scientifique.

La rencontre débute par un tour de table des personnes présentes lors de ce comité, ensuite l'équipe de noesya présente la solution Osuny, pour en expliquer les valeurs, les enjeux, les fonctionnalités et les difficultés rencontrées. Enfin suite à cette présentation, les participant.e.s commencent une discussion ouverte.

De nombreuses interrogations se posent au sujet du caractère administratif de l'enseignement supérieur et de la recherche. Alex Pazaitis se demande notamment comment de petites initiatives, de petites collectivités peuvent passer outre l'administration centrale ? Par exemple au sein de son université, Alex est confronté à cette barrière de l’administration centrale, ils ont des ingénieurs et des développeurs qui réalisent des sites Web pour vivre, qui travaillent dans le département mais ils ne peuvent pas s'affranchir de cette administration centrale.

Pour Ben Robra, la communication est évoquée comme un point central, il s'interroge sur comment fonctionne le triangle Osuny / service communication / service informatique des établissements ? Il propose également l'idée d'aller vers une démarche différente de celle de vouloir faire tout le site d'une université. Il suggère de se concentrer plus sur des petits sites comme des groupes de recherche, des laboratoires puis progressivement d'aller vers des sites plus importants.

Ensuite un échange sur les licences démarre, Ludovic Bonduel s'interroge sur la licence peer production et la licence MIT. Est-il plus judicieux d'utiliser la licence MIT ou une autre licence ? Vincent Bachelet confirme la licence MIT comme un bon choix, qu'elle est très facile à comprendre ainsi que ses exigences.

Vincent rappelle que la licence peer production ne peut pas être utilisée pour les logiciels. Si noesya souhaite que les universités contribuent au code, il faut choisir une licence qui corresponde à l'exigence des données ouvertes et la licence peer production ne convient pas pour les droits d'auteur. Au mieux une licence telle que la GPL avec un copyleft pourrait être envisagée.

Vera Vidal se questionne sur le process design d'Osuny. noesya explique qu'en premier le processus de conception consistait à résoudre les problèmes. Il s'agissait de résoudre les problèmes d'accessibilité et de sobriété numérique, c'est-à-dire de concevoir le produit, mais aussi l'architecture technique du produit lui-même. L'équipe recherche les standards existants et essaye de les intégrer, comme Qualiopi et Lhéo, lors de la construction de sites Web.

La dernière partie du processus de conception concerne la conception graphique, la conception interactive et l'apparence. noesya a d'abord construit une version du prototype pour l'IUT aussi simple que possible. C'était propre mais il fallait intégrer les designers afin d'aller plus loin en termes d'apparence et de qualité. Et sur la base du design réalisé pour l'IUT (design parTakumi Kobayashi), noesya a ensuite intégré tous les nombreux choix de conception pour les différents sites Web dans le thème Osuny. 

Concernant la communauté, Vera Vidal se demande si les étudiant.e.s sont impliqués. Pour Sébastien Shulz, cette communauté n'est pas claire, il se demande qui sont les contributeur.rice.s.

noesya explique que la communauté est composée d'une vingtaine, trentaine de designer.euse.s, développeur.euse.s et gestionnaires de contenu. Pour l'instant, plus de sites web ont été créés pour les associations et des organisations à but non lucratif que pour l'enseignement supérieur, et ce sont eux la communauté pour le moment. 

noesya explique qu'ils ont eu la chance d'avoir quelques retours d'étudiants, mais il n'y a pas pour le moment de processus formel de test. noesya a pu obtenir des retours directs de certaines personnes présentes dans le réseau, handicapées et/ou qui travaillent sur l'accessibilité web. Certains problèmes ont été résolus grâce à ces retours.  Des groupes de test avec des étudiants, des enseignants, des différents types d'utilisateurs seront prévus.

Sébastien Shulz s'interroge également sur la gouvernance ainsi que Ben Robra. Ce dernier se pose des questions concernant l'organisation dans son ensemble. noesya explique qu'Osuny est destiné à vivre seul en devenant une Scic, une Société coopérative d'intérêt collectif, avec différents groupes d'acteurs, dont noesya fera partie. Concernant les règles de gouvernance, elles ne sont pas encore très claires, Osuny en est au tout début de la définition de ces règles. La solution doit d'abord fonctionner et être utilisée. noesya rappelle l'important besoin de s'entourer de chercheurs et de personnes de différents domaines d'expertise pour cette étape du processus de gouvernance.

"Osuny n'est pas une entreprise, Osuny est un projet et l'entreprise est noesya. noesya est une Scop, notre modèle commercial est de vendre des jours de développement. Nous sommes comme des artisan.e.s, nous faisons du code et nous vendons des jours de code. D’ici cinq ans, si le projet réussit, Osuny vivra tout seul, l’idée c’est que ça devienne une Scic et cela ne veut pas dire qu'on ne l'aimera plus. Il y aura un groupe de personnes représentant les universités, les étudiants, un groupe de personnes travaillant sur l'accessibilité, l'écologie, la sobriété numérique, etc. L'idée est de prendre soin d'Osuny pour toujours, noesya deviendrait l'une des organisations qui contribuent à ces soins."

Edouard Jourdain souhaite en savoir plus sur les aspects juridiques. noesya indique qu'à court terme, il ne semble pas y avoir de problème juridique en dehors de l'accessibilité et du RGPD. En revanche, à terme, si une Scic est créée, l'organisation risque d'être délicate. Il faut arriver à motiver les futurs acteurs à venir, peut-être travailler sur des éléments de langage car oui, le commun est un mot à la mode, tout comme l'écologie ou l'accessibilité, mais cela ne va pas suffire.

Le comité se termine sur une note optimiste, comme l'explique Alex Pazaitis, nous faisons déjà tous partie de la même communauté, du même espace commun, nous travaillons tous dans le même but commun. Alex pense que la recherche est très importante pour essayer de comprendre les communs, de donner un sens à ces modèles organisationnels lorsqu'ils émergent.