Takumi Kobayashi a présenté son travail de recherche pour une nouvelle identité d'Osuny.
L'idée était d'explorer la notion de sobriété, pas de branding tel qu'entendu dans l'univers de la communication, pas de logotype, ni un cachet trop identifié marque.
Traduire la sobriété
Il souhaitait réussir à avoir quelque chose de très sobre, avec la marque "muji" comme référentiel. muji signifie "pas de marque, bons produits". Le territoire de la marque est expérimenté par la sobriété des magasins, qui donnent à voir uniquement les informations liées au produit.
La traduction à Osuny pourrait se formuler ainsi : proposer un service sobre, de qualité, qui ne se met pas forcément en avant. Cette approche pose la question de comment apporter un peu de chaleur, même si on est dans la sobriété. L'idée est que le choix iconographique pourra apporter de la chaleur, en illustrant de manière plus métaphorique les notions : écoconception, accessibilité, etc. Takumi s'est inspiré des photographies de Violenn, comme moyen d'illustration sensible des propos, via la photo argentique.
Valoriser l'humain
L'idée est de valoriser l'aspect humain : comment laisser la place à ceux qui utilisent Osuny ? À cette question qu'il s'est posée, le designer propose d'humaniser le propos, peut-être faire des portraits photos des personnes qui usent d'Osuny, et pourquoi pas même faire appel à un photographe.
Cette valorisation du caractère humain, au cœur d'Osuny, se retrouve dans la question du choix de typographie : choisit-on de favoriser une typo locale, une typo open source, ou une typo dessinée par un·e typographe afin de valoriser le travail ? (Ces solutions ne sont pas incompatibles).
Takumi a également puisé son inspiration dans ce qui concerne la poésie typographique : de Mallarmé à la poésie brutaliste.
Sortir du web design
Il y a un choix affirmé de contraste entre nature et contraste typographique, avec une volonté de sortir du "web design", et de mettre en place une interface en dehors des tendances par l'inspiration des codes de l'univers du livre. Ainsi, Takumi a effectué deux essais de typographies : sans serif et avec serif.
Réactions, discussions
Christophe : c'est super sympa.
Alexis : Ça pose la question de l'affordance sur les interfaces : comment proposer quelque chose de différent sans rendre la navigation complexe, notamment l'absence de niveaux de titres.
Sacha : plusieurs questions : comment concilier sobriété et chaleur ? Je trouve que cette sobriété ne donne pas de chaleur, je trouve ça froid, du côté brutaliste justement. Pour moi la chaleur c'est populaire, pas forcément très sobre et je trouve que c'est ici très compliqué.
Quand tu as commencé à parler du livre, j'ai plus retrouvé ce niveau de chaleur, comment casser les structures ux ui, en revenant au design des années 2000, en considérant le html comme des pages.
Réponse de Takumi : tu poses des bonnes questions, en effet, une fête de village c'est chaleureux mais c'est pas sobre. L'icono peut apporter énormément au côté chaleureux et invitant
ArnaudB : Signifie une impression de reprise de codes du luxe et pas certain d'une différence claire avec l'identité de noesya.
Sacha : On avait explicité une volonté que ce soit différent de noesya, concernant les codes du luxe, quand on dit sobre, on épure, peut-on penser sobre sans imaginer très épuré ?
Sebastien : On doit effectivement se détacher de noesya, j'aime beaucoup le sans serif, plus que la serif.
Alexis : je me demande ce qu'apporteront les portraits, il y a cette distance à ne pas créer, apporter ce côté communautaire. La piste des portraits est super intéressante, elle remet de l'humain avec le logiciel.
Alban : Je suis plutôt fan de l'approche, je trouve qu'il y a un vrai parti pris qu'on retrouve pas ailleurs. Ma question porte sur comment ça va être appliqué sur l'ensemble en fait. Comment ça va être déporté sur l'interface back office, jusqu'où on va dans cette démarche ?
Takumi : Il se pose la question d'alignement, je remettrai en cause l'usage de la serif dans le back office, même si il y a une très bonne serif utilisée dans le back-office. J'entends les remarques, il faut le côté inclusif, question des codes, c'est surtout la posture philosophique qui va justifier la radicalité : est-on radical ou veut-on plaire à tout le monde ? Ça soulève plein de questions philosophiques sur quelle est la philosophie d'Osuny, etc. Actuellement sur le site, il y a beaucoup de bullet points, des phrases assez courtes, et donc l'exercice n'est pas assez évident. Ça me challenge vos remarques.
Justin : Pour ma part la chaleur elle passe par le contenu, l'esthétique est tellement subjective, on a tous des goûts différents. Ce qui me fait penser à quelque chose de chaleureux, c'est de quoi ça parle, effectivement, les images c'est hyper important. Voir des gens qui font une action, c'est hyper important, comme disait Sacha. Sur le site, de plus de parler des valeurs, c'est vrai que c'est important aussi, il faut se demander ce qu'on souhaite mettre en avant quand on parle du site. Qu'est ce qu'on veut montrer aux gens quand on arrive sur le site. C'est facile de dire ce que c'est, en deux phrases : c'est un CMS. Ce qui est important c'est de dire ce qu'Osuny a de différent. Après niveau esthétique, je suis partagé entre mes goûts personnels et les remarques sur : la serif qui rapproche du livre, qui est intéressante comme message.
Takumi : Aller prolonger sur le livre, peut-être continuer de questionner la sobriété. On se revoit le mois prochain pour alimenter ça.